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Ostéopathie et déformations crâniennes positionnelles
Qu’est-ce que c’est ?

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Les déformations crâniennes positionnelles (DCP) désignent des modifications acquises de la forme du crâne chez le nourrisson, sans synostose (c’est-à-dire sans soudure prématurée des sutures crâniennes).

Parmi elles :


- Plagiocéphalie : aplatissement d’un côté de l’arrière du crâne. On observe souvent une asymétrie (oreille déplacée, bosse au niveau du front ou déformation de la pommette) du côté aplati.
- Brachycéphalie postérieure : aplatissement symétrique de l’arrière du crâne, ce qui donne une tête plus « courte » dans sa profondeur.

Le crâne du nourrisson est très malléable les premiers mois, d’où l’importance d’une surveillance précoce.

Bébé souriant sur une couverture
Facteurs de risque :

Selon la HAS et la pratique clinique, les principaux facteurs de risque sont :

Facteurs liés au bébé & à sa mobilité :
- Torticolis (postural ou musculaire) limitant la rotation ou l’inclinaison de la tête.
- Tonus musculaire altéré (hypotonie, variation du tonus, déficits sensoriels).
- Prématurité, malformations, situations de faible mobilité spontanée.
- Troubles de la succion : un bébé qui tète moins efficacement peut présenter une asymétrie des mobilités de la langue et de la mâchoire. Cela entraîne une stimulation plus importante d’un côté que de l’autre, une position préférentielle de la tête au repos et donc un risque accru de déformation crânienne positionnelle.

Facteurs environnementaux et positionnels :
- Couchage prolongé dans une position favorisant un appui sur une partie du crâne (dos) sans alternance.
- Usage de matériel ou dispositifs restreignant les mouvements : transats, sièges auto hors trajet, cale-tête, réducteurs de lit, etc.
- Environnement peu stimulant pour la rotation ou le mouvement spontané de la tête (par exemple, peu d’interactions ou peu de variations de stimuli visuels/tactiles).

 

Diagnostic :

Le diagnostic d’une DCP repose principalement sur l’examen clinique :

- Vue de dessus du crâne et mesures : forme générale, aplatissements, déplacement d’oreilles ou de pommettes, symétrie.
- Examen de la mobilité cervicale : la possibilité pour le bébé de tourner la tête des deux côtés et de l’incliner.
- Vérification de l’absence de synostose : pas de besoin systématique d’imagerie en première intention.

 

Ce que dit la HAS sur la prévention :


- Coucher le nourrisson sur le dos de façon systématique pour le sommeil, dans un lit adapté, sans oreiller, ni couette, ni couverture.
- Favoriser la motricité libre et spontanée, tant pendant l’éveil que dans les moments de transition (portage, jeu, interactions).
- Varier les positions de la tête (pendant le sommeil, mais aussi éveillé), stimuler la rotation, les interactions sensorielles (visuel, tactile).
- Évaluer la forme du crâne et la mobilité cervicale dès la naissance et lors des visites de contrôle jusqu’à un an.

 

Prise en charge ostéopathique :

L’ostéopathie peut s’inscrire dans une approche pluri-professionnelle, surtout dans les cas où le torticolis, les troubles de la succion ou un défaut de mobilité cervicale sont présents.

Ce que l’ostéopathe propose :
- Travail doux sur les tensions musculaires du cou, des épaules, et sur les structures crâniennes pour restaurer mobilité et symétrie.
- Vérification et accompagnement des troubles de la succion, qui peuvent avoir un impact direct sur la mobilité de la langue, des mâchoires et sur la posture crânienne.
- Conseils pratiques aux parents pour le repositionnement : éviter l’appui sur la partie aplatie, encourager les positions variées, stimuler la rotation de la tête, favoriser le portage.
- Collaboration avec d’autres professionnels : kinésithérapeute pédiatrique, médecin, consultant en lactation, éventuellement centre spécialisé si la déformation persiste ou s’aggrave.

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​Signes d’alerte :
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Il est important de consulter immédiatement si :


- L’aplatissement s’aggrave rapidement ou devient très visible.
- Il y a une raideur marquée du cou ou un torticolis important.
- Asymétrie du visage, déplacement d’oreille ou pommette très marqué.
- Retard moteur ou signes neurologiques associés.

 

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Conseils génériques pour les parents :
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- Toujours coucher le bébé sur le dos (pour éviter le risque de mort subite du nourrisson), dans un lit adapté (matelas ferme, lit à barreaux), sans oreillers ni couettes.
- Alterner de quel côté la tête est tournée pendant le sommeil (côté tête ou pied du lit) pour encourager la rotation.
- Favoriser le tummy time (bébé sur le ventre, éveillé et surveillé).
- Limiter les temps prolongés dans équipements restrictifs : transats, coque, siège auto hors trajet.
- Stimuler le bébé : jouets, interaction, portage, varier les surfaces, varier les positions (sur le ventre, sur le côté sous surveillance).
- En cas de torticolis, de troubles de la succion ou de préférence marquée d’un côté, ne pas attendre pour agir : consulter, envisager ostéopathie, kinésithérapie ou accompagnement adapté.

Plus d'infos : Tania POULET, Ostéopathe à Paris 14

Mots clés : Ostéopathie plégiocéphalie, ostéopathie brachycéphalie

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